En janvier dernier, Alternatives Economiques publiait un article faisant le point sur l’habitat participatif en France. Conformément à sa ligne éditoriale, le magazine s’intéresse à l’aspect économique, au travers de trois questionnements :
1- L’habitat participatif comme une solution au mal logement ?
Selon Alternatives Economiques, l’irruption des organismes HLM dans l’habitat participatif permet d’élargir le spectre des populations touchées au-delà des seuls militants de l’expérimentation sociale ou du bâti écologique.
L’avis d’Ôfildesvoisins : l’un des intérêts de l’habitat participatif tel qu’on le connaît en 2018, est d’encourager la mixité sociale (et générationnelle) grâce des projets cumulant les différents statuts PSLA, SCIAPP, VEFA… De fait, la notion de collectif permet l’accès à la propriété à des personnes qui en auraient été exclue dans l’immobilier classique. En outre, grâce à l’habitat participatif, émergent des solutions innovantes en matière de financement, telles que l’emprunt à taux unique pour tous les membres d’un collectif, le crowdfounding…

2- L’habitat participatif pour faire des économies ?
Si l’un des experts interrogés évoque « une réduction possible de 10 % », le deuxième expert, estime « le bilan économique semblable à ce qu’il serait sans démarche participative, du fait du financement du travail d’accompagnement des futurs habitants ».
L’avis d’Ôfildesvoisins : Dire que l’habitat participatif est plus économique n’est pas tout à fait vrai, en arrivant à mutualiser des espaces on peut diminuer la surface de son logement personnel et donc faire des économies, c’est vrai. Mais l’accompagnement, nécessaire sur ce type de projet, doit compter dans le financement. Comme le note dans l’article Alain Jund, président du Réseau national des collectivités pour l’habitat participatif « Ce ne sont pas les mêmes dépenses. Par exemple, il n’y aura souvent pas d’ascenseur pour un projet à deux étages. En revanche, les choix seront portés sur des options plus coûteuses mais à moindre impact carbone, en termes de matériaux ou d’énergie. » Ainsi, à coût égal, la qualité de vie dans l’habitat participatif aura des chances de s’avérer bien supérieure, notamment grâce aux valeurs d’écologie ou de vivre ensemble intégrées à toutes les chartes de voisinage.
3- Combien de logements en habitat participatif ?
L’article parle d’environ 400 projets d’habitat participatif menés en France en une décennie. « Ils restent difficiles à identifier car il n’existe pas de labellisation » précise Alain Jund, président du Réseau national des collectivités pour l’habitat participatif.
L’avis d’Ôfildesvoisins : notre cartographie recense près de 550 projets. Tous n’aboutiront pas mais l’habitat participatif connaît ces derniers mois une croissance exponentielle rendant nécessaire la création d’une labellisation. La difficulté pour les habitants est de savoir quel niveau de « participatif » est prévu pour un projet. Cela permet de déterminer l’implication nécessaire mais également la vie de la copropriété après livraison. Parce que si la personnalisation et le construire ensemble est important, le vivre-ensemble en copropriété l’est tout autant !