L’habitat participatif est-il nécessairement respectueux de l’environnement ? Nous avons mené l’enquête.
« Il me semble évident que l’écologie s’inscrit dans l’ADN de l’habitat participatif. Plus qu’un simple lieu de vie, l’habitat participatif est une façon de vivre autrement, à l’écoute de l’autre et de l’environnement. », explique Siham Laux, co-fondatrice d’Ôfildesvoisins.
L’écologie : une valeur commune
Force est de constater en consultant les sites internet des différents projets de co-habitat, que l’écologie fait souvent partie des éléments fondateurs de la coopérative ou du groupement.
Sur le site internet de Casalez à Prades-le-Lez (34), dans la rubrique « Les Valeurs », on peut ainsi lire « L’écologie est au cœur de notre projet. Les futurs habitants s’engagent dans cette démarche en reconnaissant la terre comme bien commun de l’humanité et en mettant en œuvre toutes les initiatives nécessaires à la protection de la planète et de la vie sur terre. »
Le collectif Les Verts Nids, s’engage quant à lui à minimiser son empreinte écologique. Publiée sur le site du collectif, la charte des Verts Nids s’ouvre sur cette déclaration « Nous acceptons notre projet comme faisant partie d'un ensemble plus vaste, LA GRANDE FORÊT, notre écosystème. Nous tenons à vivre en équilibre avec elle et construire nos nids en respectant cette interconnexion. » S’en suivent une quinzaine de points détaillant les actions écologiques à adopter parmi lesquels l’utilisation de matériaux les plus sains et locaux possible, la recherche de sobriété dans nos consommations, « Est-ce que j'ai vraiment besoin de ceci ou cela ? » ou encore l’adoption de transports écologiquement responsables. Un vrai mode d’emploi du parfait ami de la planète (dont nous pouvons d’ailleurs tous nous inspirer !).
Des projets « laboratoires de l’écologie »
Pour mener à bien leur engagement environnemental, les futurs voisins n’hésitent pas à s’entourer d’architectes qui ont fait de la problématique environnementale, une spécialité au sein de leur discipline. C’est le cas par exemple de la coopérative Mas Coop près de Toulouse qui a travaillé avec Jean Yves Puyo, Urbaniste qualifié OPQU, Architecte DPLG et diplômé du certificat « Architecture, Environnement et Développement Durable ».
L’architecte du projet Vol de nuit, un immeuble d’habitation passif ayant reçu le label européen Passivhaus, n’est autre qu’une des habitantes, également membre des architecteurs dont on peut lire sur le site internet « Fortement impliqués dans la recherche et le développement durable, ils apportent une vision globale des aménagements et améliorations énergétiques à réaliser. »
Concrètement, ces engagements se traduisent, selon les programmes, par des habitations passives nécessitant peu d’énergie pour se chauffer, de la construction en paille, des murs végétalisés pour laisser passer le soleil en hiver et le filtrer en été. Autant de techniques en devenir qui font des projets d’habitat participatif de véritables laboratoires d’expérience.
Prévu dans le centre de Montpellier, le projet ClemenCité s’est illustré pour ses toitures de production photovoltaïque en auto-consommation collective.
Chez Casalez, on s’entoure volontiers d’entreprises novatrices locales pour la conception des toilettes sèches par exemple. « En tricotant des partenariats locaux, nous rentrons dans un cercle vertueux. Notre habitation devient une sorte de showroom réel pour la technique développée qu’il s’agisse des toilettes sèches ou de la piscine en bassin naturel avec phytoépuration. » explique Philippe, l’un des habitants.
Un art de vivre respectueux de l’environnement
Reste que l’engagement écologique n’est pas toujours aussi actif, notamment dans le cadre de projets d’habitat participatif en immeubles collectifs. Il est parfois difficile d’aller plus loin que la RT 2012 (règlementation thermique) instaurée par le Grenelle 2 de l’environnement pour réduire les dépenses d’énergie dans les constructions neuves.
Quoiqu’il en soit, la protection de l’environnement ne s’arrête pas aux murs de l’habitat participatif. C’est tout un mode de vie écologique qui est promu par toute la communauté, dans les actions du quotidien, comme on peut le voir dans la charte des Verts Nids.
Concrètement, leurs locaux vont accueillir une association de permaculture. Et Sylvie, l’une des habitantes, entend lancer un défi zéro déchets à ses voisins.
A Tours, le projet Eco n’ Home, s’est développé sur un éco-quartier équipé de pistes cyclables, de bacs de recyclages enterrés et doté de transports en commun à proximité. Mais les voisins vont encore plus loin en développant le co-voiturage pour emmener les enfants à la crèche par exemple, et en se formant à la gestion du compost. Autant d’exemples qui prouvent qu’habitat participatif et écologie co-habitent bien ensemble !