Les atouts de l’habitat participatif
Les projets d’habitat participatif fleurissent tant et si bien dans toute la France que sa percée semble enfin enclenchée. Qu’est-ce qui motive les futurs co-habitants de ces projets immobiliers extra-ordinaires ? Nous avons posé la question à quelques-uns de ces voisins précurseurs.
Le choix d’un habitat sur-mesure
Ce point revient rarement dans les critères décisifs faisant pencher la balance pour l’habitat participatif. Après tout, si l’on souhaite vraiment du sur-mesure, il est possible de se lancer dans la construction d’un pavillon, en fonction de ses envies, de ses goûts et de ses moyens. En revanche, dans le cas de l’habitat participatif, on s’éloigne des standards de l’immobilier classique même lorsqu’il s’agit d’appartements à acquérir (ou à louer) dans un immeuble. Le projet est pensé par les habitants et non pour eux. Ils choisissent les espaces communs, les plans, les matériaux et même leurs voisins !
Les avantages économiques
Là encore, la question économique ne semble pas faire partie des atouts de l’habitat participatif qui comptent le plus pour les adeptes de l’habitat groupé que nous avons interrogés. Même si, dans l’habitat participatif, le coût au mètre-carré s’approche de celui des programmes classiques, le choix du co-habitat peut, à terme, s’avérer économique pour les habitants. L’existence d’espaces communs (salle commune, chambre partagée, buanderie…) permet l’acquisition de surfaces plus petites, réduisant de fait le coût total du projet.
En outre, la préoccupation écologique évoquée plus haut contribue à réduire les dépenses courantes liées au chauffage par exemple, malgré le surcoût investi au départ.
D’un point de vue purement économique, l’habitat participatif contribue à développer des solutions de financement novatrices (coopératives, cautions solidaires de l’ensemble des voisins…) permettant à des personnes exclues de se montrer plus crédibles face aux banquiers et de devenir propriétaires.
Le partage d’une philosophie de vie
Tel est le véritable atout de l’habitat participatif. Habiter autrement, c’est aussi « Vivre autrement ». S’il semble difficile de dresser le profil type d’un co-habitant, il paraît plus aisé de dresser les valeurs communes aux adeptes de l’habitat groupé qui prône l’inter-générationnel et la mixité sociale.
La solidarité et le Vivre ensemble
Avant même la construction de leur futur lieu de vie, les futurs voisins sont amenés à faire connaissance, échanger, s’accorder. Un dialogue essentiel pour les co-habitants qui font plus que vivre à côté. Sarah habite depuis deux ans dans l’une des six maisons d’Eco’n’home à Tours et n’imagine pour rien au monde revenir en arrière. « Pendant les quatre ans de gestation du projet, le groupe s’est soudé, on a appris à se connaître. Nous nous aidons naturellement. Et nous savons que nous pouvons tout simplement compter sur nos voisins. C’en est fini de l’individualisme pour nous. », se réjouit-elle.
La convivialité
Le niveau d’implication varie d’un projet à l’autre. Il est détaillé dans les chartes de coopération établies après concertation de l’ensemble des habitants. Selon les projets, il peut s’agir de l’entretien du potager, de l’occupation de la salle commune où peuvent être organisés régulièrement des repas entre voisins. Pour Sylvie, membre de la coopérative Les Verts Nids dans les Pyrénées-Orientales, le côté convivial est essentiel. « Nous avons l’ambition de faire de la salle commune un endroit de vie où faire nos confitures ensemble, fabriquer nos couronnes de fleurs à noël mais aussi y accueillir des associations locales pour développer la permaculture par exemple », souligne-t’elle.
L’écologie
L’écologie se trouve souvent véritablement au cœur des projets. On retrouve de façon presque systématique, une attention particulière apportée aux performances énergétiques de l’immeuble, construit avec des matériaux sains. Certains groupements mutualisent également des espaces (chambres communes, buanderie…), mais aussi des services (voitures électriques, matériel de bricolage…). Certains projets vont même bien plus loin, c’est le cas, de l’immeuble toulousain dans lequel habite Laurence depuis fin 2014 (et dont elle est également l’architecte). Baptisé Vol de nuit, il est le premier bâtiment certifié passif dans le sud-ouest et a même obtenu le label européen Passivhaus. « Au-delà de la consommation d’énergie réduite, c’est un bien-être et une satisfaction inégalable au quotidien », affirme Laurence, pour qui « Vol de nuit représente l’habitation du futur ».
Retrouvez également en vidéo les motivations des futurs habitants de la coopérative d’habitants Casalez à Prades-le-Lez (31).
Merci à Sarah, Laurence, Sylvie et Bruno pour leur témoignage !